En 1964, avec un camarade de l’ENS, Jacques Balandreau, ardéchois d’Annonay, je suis allé découvrir l’Ardèche méridionale. A l’aide d’une carte géologique, nous avions choisi de camper près du village de Brahic, au coeur d’une zone à grande diversité stratigraphique et pétrographique, entre les Cévennes de schistes et gneiss, royaume sévère du châtaignier, et de vastes étendues calcaires à l’ambiance méditerranéenne. C’est là que se trouve le bois de Païolive, entouré de plateaux appelés les « Gras ». C’est un site extraordinaire, un immense karst traversé par les gorges du Chassesac. Entremêlement de formes rocheuses étonnantes et d’une végétation embrouillée, difficilement pénétrable, ce vaste complexe écologique héberge une flore et une faune d’une remarquable diversité. Un magnifique coléoptère, la Cétoine bleue, est devenu l’emblème de Païolive. Des cheminements balisés permettent de belles découvertes, et les touristes amoureux de nature sont nombreux à les suivre.
L’association Païolive, fondée en 2004, a pour objectif l’étude pluridisciplinaire de ce site, sa protection, la diffusion des connaissances, la sensibilisation des usagers, et l’éducation. J’ai été l’un des membres du Comité de parrainage. A sa fondation, l’association avait rédigé un manifeste à forte dimension éthique. Le 30 octobre 2010, une réunion à laquelle j’ai participé permit de constater que l’association pouvait s’inscrire dans la dynamique de l’Initiative pour une Éthique de la Biosphère. Il a été décidé d’écrire un nouveau manifeste faisant explicitement référence à l’Initiative ; ce nouveau texte a été adopté en assemblée générale le 28 janvier 2012.
L’association Païolive a mis en œuvre un programme de recherches interdisciplinaires, qui a déjà donné lieu à de nombreuses publications, en particulier le volumineux n°1 des Cahiers de Païolive, publié en 2008. Un nouveau bilan des recherches naturalistes a été effectué lors d’une réunion le 2 février 2011, qui a fait ressortir de nombreuses avancées dans l’inventaire de la biodiversité, dont l’importance est liée à la complexité écologique du site et à sa position à la confluence de différentes influences climatiques